Soft skills : le coronavirus a-t-il changé la donne ?

Publié le mardi 27 octobre 2020 à 17h59
La crise du Covid-19 a prouvé à toutes les organisations que les« soft skills » étaient de la plus grande importance.
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Ces qualités humaines ont longtemps été reléguées en bas des CV. Mais la crise du Covid-19 a prouvé à toutes les organisations que les « soft skills » étaient de la plus grande importance.

« Je trouvais déjà passionnant le sujet des « soft skills” en dehors du contexte du Covid-19, résume la coach Oriane Savouré-Lucas. Déjà en 2018, une étude Monster révélait que 85 % des entreprises prenaient en compte ces soft skills lors de leurs démarches de ressources humaines. Mais avec cette crise, nous avons d’autant pris la mesure de leur importance. »

De quoi parle-t-on, au juste ? Oriane Savouré-Lucas aime les définir comme des compétences comportementales et organisationnelles transversales – et non purement techniques –, mobilisables dans différents contextes de la vie professionnelle. « Cela touche à l’autonomie, à la communication, à l’esprit d’initiative, par exemple. Autant de qualités humaines qui ont fait leur preuve pendant le confinement et depuis le début de la pandémie. »

La règle des « 4 C » pour surmonter la crise

Ancienne DRH d’une PME, l’experte mesure les attentes des recruteurs. Et, en tant que coach, elle connaît également les compétences évolutives des candidats. « Ce qui était déjà vrai avant le Covid-19 est déterminant aujourd’hui. Quand les deux parties se séparent au bout de quelques mois, c’est à cause, dans les deux tiers des cas, d’une posture inadaptée. Dans un contexte fragile comme le nôtre aujourd’hui, un recrutement raté peut coûter très cher à une entreprise. Dans une petite structure, il peut même mener à la faillite. »

Oriane Savouré-Lucas invite les candidats à inverser la hiérarchie de leur CV et à placer désormais les « soft skills » avant leurs compétences techniques. Un candidat ne sait pas lesquelles choisir ? Il pourra s’en remettre à la règle des « 4C », chère à la coach. « Une première qualité maîtresse est la Communication, soit la capacité à exprimer un message ou une demande clairement comme émetteur, mais aussi la capacité d’écoute, comme récepteur, éclaire-t-elle. La Critique constructive est la deuxième qualité : la capacité à pouvoir se saisir de la crise actuelle par exemple, d’avoir une certaine hauteur de vue pour optimiser certains processus en interne quand des problèmes d’organisation peuvent s’avérer chronophages, et une source d’agacement nuisible à toute organisation. En troisième lieu, il y a la Coopération, essentielle comme capacité à bien ou à mieux travailler, seul ou avec les autres. Enfin, la Créativité, qui couvre la capacité à se réinventer, à se remettre en cause et à encourager l’innovation dans toutes les sphères. »

Démontrer ses « soft skills » par l’exemple

Si les candidats perçoivent le message, celui-ci doit être aussi entendu par les recruteurs et par les manageurs. « On ne peut plus mener des entretiens comme avant, prévient Oriane Savouré-Lucas. Longtemps, les recruteurs ont commis l’erreur de demander à des candidats de se projeter dans des situations imaginaires. Or, c’est le moment de chercher ces qualités humaines, et de les illustrer avec des situations vécues. »

De leur côté, les candidats devront surtout expliquer comment leurs compétences organisationnelles ou personnelles ont contribué à résoudre des difficultés. « Un manageur pourra présenter ce qu’il a pu ou voulu mettre en place pour que les équipes travaillent mieux, dans un contexte qui nous a tous pris de court. » Et qui nous réserve peut-être encore d’autres surprises…

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