Beaucoup de candidats estampillés « seniors » craignent de rencontrer des difficultés à trouver un emploi. Si c’est votre cas, sachez au contraire que vous avez des atouts à faire valoir. À condition de suivre quelques conseils…
À partir de quel âge devient-on senior ? Souvent, dès 45 ans, autant dire au beau milieu de sa vie professionnelle ! « Il y a des idées reçues du côté des recruteurs, mais il y en a tout autant du côté des candidats, déplore Mireille Garolla, coach et spécialiste de l’accompagnement des seniors en recherche d’emploi. Je croise trop de profils qui craignent de ne pas trouver un poste sur mesure et hésitent à affirmer leur valeur. » Pour cette experte, quand un senior accepte un emploi en dessous de ses compétences, tout le monde y perd. « C’est pour cela qu’il faut commencer par parler de son expérience plutôt que de son âge. »
Candidat senior : un CV à jour et au goût du jour
Mais pour que cette démarche soit payante, elle doit transparaître dans son CV. « Évidemment, il faut être présent sur les réseaux sociaux, poursuit notre spécialiste. Pour asseoir son expérience, on peut partager des articles en rapport avec son expertise et échanger avec ses pairs. » Cette approche passe aussi, concrètement, par un CV décliné par compétences d’une ou deux pages plus parlant qu’un long déroulé chronologique, sans oublier un cartouche d’ouverture avec l’intitulé du poste pour lequel on s’estime qualifié. Enfin, il peut être intéressant de reformuler certains diplômes, qui ont parfois changé de nom, afin que le CV ne soit pas prématurément écarté par les algorithmes de certains sites d’emploi.
Savoir que son profil est recherché et apprécié
Le saviez-vous ? Il existe des sites dédiés aux seniors. « J’ai créé mon activité, car il y avait des demandes dans ce sens », explique Jean-Emmanuel Roux, fondateur de TeePy Job, un site de recrutement dédié aux 50 ans et plus. Sa plateforme attire déjà 4 000 recruteurs. « Nous nous sommes lancés en 2017, non pas à l’initiative des candidats, mais des recruteurs. La demande est partie d’artisans et de très petites entreprises (TPE) qui plébiscitaient ces profils car ils étaient justement expérimentés et plus disponibles. » Aujourd’hui, il se félicite de collaborer avec des PME et des entreprises du CAC 40 dans un grand nombre de secteurs. Côté candidats, 90 % des inscrits ont entre 50 et 75 ans. La moitié, déjà à la retraite, cherche un complément de revenu ou apprécie de demeurer en activité.
Avoir conscience de sa valeur (et de la rémunération qui va avec)
Pas question, au passage, de brader son talent. Si beaucoup de candidats craignent de paraître « chers », Jean-Emmanuel Roux les invite à mesurer le prix de leur expérience. « Qu’est-ce que veut dire être cher quand on est opérationnel plus rapidement que beaucoup de jeunes ou que l’on a une culture d’entreprise et une expérience inégalée ? » Avis aux candidats : c’est aussi un argument à faire valoir dans une négociation.
Candidat senior, valoriser aussi… ses échecs
Enfin, un candidat senior, plus qu’aucun autre, devra peut-être se préparer à certaines questions qui « fâchent ». « À partir d’un certain âge, il est courant d’avoir connu un licenciement, du chômage ou des différends en entreprise », ajoute Mireille Garolla. Et alors ? Faites-en un avantage ! Cette coach invite les candidats à analyser ces moments en amont et à adopter un recul bienvenu. « Qui n’a jamais connu de revers à 50 ans ? Or, être capable d’en tirer une leçon et une sagesse pour la suite est aussi un atout précieux. » Que bien des candidats plus jeunes ne pourront exploiter…
