En avoir ou pas ? Et surtout, comment l’exprimer ? Si l’ambition n’est pas un vilain défaut, encore faut-il savoir quand et comment aborder le sujet. La marche à suivre en cinq étapes.
1. Comprendre que c’est un sujet délicat
« Parler de son ambition, dans l’absolu, demeure très compliqué pour un candidat, prévient d’emblée la coach Mireille Garolla. Il va devoir parler de son avenir devant un public qu’il ne connaît pas, et se projeter peut-être dans un futur poste qui n’est pas celui pour lequel il est reçu en entretien. S’il cache toute ambition, il peut paraître comme un candidat manquant d’envergure. Mais à trop en dire pendant son entretien, il peut aussi passer pour un opportuniste qui veut juste profiter du prochain poste pour aller plus haut. » Et dans les deux cas, il risque de ne pas être pris…
2. Comprendre où l’on met les pieds
Pour notre experte, la première recommandation est d’abord de vérifier que l’entreprise visée permet de se projeter. Des connaissances dans la place peuvent vous renseigner comme les plans de formation affichés sur le site Internet de l’employeur. « Ce n’est pas une question de taille mais de philosophie, poursuit notre experte. On peut ainsi parfois se projeter dans une start-up en pleine croissance alors que certains grands groupes ne favorisent pas forcément les passerelles d’un poste un autre. » Et si la réponse n’est pas claire, tendez une perche avant de vous démasquer. Posez la question : « Quelles sont les possibilités d’évolution dans l’entreprise ? » Ensuite, vous aviserez.
3. Ne pas brûler les étapes
La réponse est encourageante ? Prudence, tout de même. « La première ambition doit quand même être de s’approprier le poste pour lequel on est reçu », sourit notre coach, autrice du guide « Changer de vie professionnelle ». Il faut avant tout montrer que l’on est le meilleur candidat pour le poste du jour. Il est impératif de déployer ses compétences, voire une vision stratégique. On peut aussi évoquer son ambition, en filigrane, en évoquant ses postes précédents, les résultats obtenus, et son évolution de carrière. Car celle-ci, logiquement, ne s’arrêtera pas au poste suivant.
4. Parler d’une direction de carrière plutôt que d’un poste
Il se peut que votre interlocuteur vous tende une perche avec une question du genre : « Où vous voyez-vous dans cinq ans ? » Une aubaine ? Pas forcément. « Attention à la question piège, commente Mireille Garolla. Il peut s’agir d’une vraie peau de banane ! Par exemple, si l’on veut accéder un poste de direction ou devenir associé à moyen terme, faut-il se démasquer ? Vous ne savez pas qui vous avez en face de vous. » Cette experte recommande alors de toujours citer une direction de carrière plutôt qu’un poste précis : « Évoquez plutôt une volonté de se former à de nouvelles compétences ou de prendre davantage de responsabilités managériales par exemple. »
5. De l’ambition avec et au service des autres
Enfin, la clé demeure d’inscrire son ambition dans un collectif. « Il faut vraiment montrer un intérêt sincère pour l’entreprise, son business, son ADN, ses valeurs. Il ne faut pas paraître comme un individualiste mais au contraire mettre son ambition au service du groupe et d’un collectif. » Le « storytelling » d’un candidat ne sera réussi que s’il s’appuie sur une promesse de réussite collective dont profitera l’employeur. Autrement dit : une ambition séduisante, non pas seul, mais avec les autres…