Dans un contexte d’essor de la finance verte, de nouveaux textes requièrent pour les entreprises la publication d’une « déclaration de performance extra-financière » (DPEF) dans le rapport de gestion. De nouvelles compétences intéressantes à développer par les candidats autant que leurs employeurs…
De quoi parlons-nous ? Selon le ministère de la Transition écologique, le reporting (ou rapportage) extra-financier permet à une entreprise de « communiquer sur les implications sociales, environnementales, sociétales de ses activités, ainsi que sur son mode de gouvernance ». En effet, les entreprises n’impactent plus que les sphères économique et financière. C’est pourquoi l’idée d’une publication d’informations non financières s’est peu à peu imposée, pilotée notamment par l’Union européenne. Dans un contexte d’essor de la finance verte, Bruxelles a ainsi proposé en 2021 une révision de la directive NFRD (non financial reporting directive) de 2014 pour renforcer la place de ces informations extra-financières dans les obligations de transparence.
Une compétence à suivre
Certes, sur le papier, toutes les entreprises ne sont pas concernées, loin de là. Cette obligation vise les sociétés cotées de plus de 500 salariés et un chiffre d’affaires supérieur à 40 millions d’euros ou des sociétés non cotées de plus de 500 salariés affichant un chiffre d’affaires supérieur à 100 millions d’euros. Pour autant, la mesure d’une démarche RSE au travers d’une Déclaration de Performance Extra-Financière (DPEF) peut être bénéfique pour toutes les entreprises qui peuvent y voir un levier de performance. « J’ai toujours pensé que la principale définition du développement durable consistait à anticiper sur tout ce qui aller devenir obligatoire, au niveau de la loi, certes, mais aussi du côté des attentes des consommateurs quel que soit son domaine d’activité, plaide Karin Boras, consultante en développement durable et autrice du guide Développement durable : l’avenir des PME (éditions Afnor). En effet, quand on y pense, on peut se comporter de façon plus éco-responsable partout ! »
Se former pour s’en charger
Concrètement, les rapporteurs extra-financiers travaillent au sein des directions développement durable de l’entreprise. Cela peut nécessiter de nouvelles compétences inscrites au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). Depuis 2017, de nouvelles formations longues existent en formation initiale (avec contrat de professionnalisation ou d’apprentissage) ou continue et par la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience). Il existe aussi des MOOC avec un enseignement en ligne gratuit, où il faudra juste payer la délivrance de sa certification, si besoin.
Une quête de sens pour tous
Le succès de ces formations ne surprendrait guère Karin Boras. « Que ce soit chez les entrepreneurs, comme chez beaucoup de salariés, de plus en plus d’entre nous sont sensibles à l’avenir de la planète, poursuit-elle. Chez les plus jeunes, cela correspond aussi à une quête de sens et l’envie d’être « citoyen ». Aujourd’hui, tout nouvel entrepreneur peut et doit se demander à quoi il sert et à quel est le rôle de son entreprise dans la société. Cela génère des économies, un meilleur environnement et même, à terme, une meilleure santé et d’autres bienfaits encore pour la société… » Autrement dit, c’est une compétence valorisante, riche en sens, et qui a tout pour séduire de nouveaux employeurs dans les années à venir…