Face à des annonces de plus en plus détaillées, certains candidats peuvent se sentir désarmés. Il peut leur manquer une compétence ou un nombre d’années d’expériences. Mais ils ont d’autres arguments à faire valoir…
« J’accompagne souvent des personnes qui ne cochent“ pas toutes les cases, sourit Mickaëlle Haution-Pra, coach en recherche d’emploi. Cela arrive d’autant plus souvent que, dans leurs annonces, beaucoup d’employeurs décrivent de véritables moutons à cinq pattes. » Pas de panique, alors. Avec quelques trucs et astuces, il est possible de faire valoir sa candidature et décrocher un entretien.
Miser sur le marché caché
La première étape sera évidemment d’analyser ce qui manque dans son profil. « Les descriptions de poste sont tellement élaborées de nos jours qu‘il devient difficile de correspondre à 70 ou 80 % du profil demandé. Il peut manquer certaines compétences comme la maîtrise d’un logiciel. Des jeunes diplômés ou des profils juniors n’auront pas forcément, sur le papier, l’expérience requise. C’est souvent difficile aussi pour des profils en reconversion. » Co-autrice du guide (Re)devenez acteur de votre recherche d’emploi ! (éd. Diateino), notre experte recommande, dans un premier temps, d’essayer d’éviter les annonces «officielles». « Il faut aller, autant que possible, sur le marché “caché“ Dès qu’elles sont publiées, les annonces génèrent un marché plus concurrentiel. Un CV peut aussi se perdre dans certains algorithmes dès lors qu’il manque des mots-clés. »
Concrètement, il faut donc faire jouer son réseau, dès que l’on a un poste en tête. « On épluche son agenda de A à Z et on voit comment toucher certains employeurs. Après tout, on estime que 60 % du marché du travail n’est pas visible. Or faire jouer le réseau, c’est déjà partir armé d’un nom, voire une recommandation. »
Adapter son CV
Pour autant, rien n’interdit à un candidat de répondre à des annonces. « Dans ce cas, il faut privilégier un CV par compétences, insiste Mickaëlle Haution-Pra. Il faut dès lors valoriser ce que l’on a et pas l’inverse. » La coach rappelle quelques conseils importants. Dans le cas de jeunes diplômés ou de profils en reconversion, ne pas hésiter à inclure ses « soft » et « mad » skills. « Il s’agit de reformuler des expériences, comme du bénévolat, en réelles compétences. » Les références et recommandations seront aussi un plus pour appuyer certaines compétences pas flagrantes au regard du CV. Ensuite, la lettre de motivation ne saurait être banale. « Il faut mettre de la passion et du storytelling dans son message. Et, si c’est pertinent, établir un parallèle avec le parcours d’un recruteur. »
Enfin, il ne s’agit pas de nier certaines lacunes. « En une phrase, on peut glisser que l’on n’est pas à jour sur tel logiciel mais que l’on a repéré une formation à suivre par exemple. Ou on peut aussi dire que l’on a suivi un MOOC ou des tutoriels pour anticiper d’éventuelles objections. » Le plus important, pour notre experte, est de faire apparaître sa motivation et sa détermination à travers des réalisations marquantes. « Même si le contexte n’est pas le même, il ne faut pas hésiter à chiffrer sa plus-value apportée. » S’appuyer sur des exemples est un moyen de marquer des points.