Dire « Je ne sais pas » n’est plus tabou

Publié le vendredi 29 novembre 2019 à 15h29
Dire « Je ne sais pas » n'est plus tabou
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« Je ne sais pas »… Et si prononcer ces quatre mots n’était pas un signe de faiblesse mais au contraire de lucidité, voire de force ?

Et soudain, un ange passe dans l’open space. Un gros blanc gênant plane au-dessus de l’assistance. Dans une réunion ou un échange, voilà que l’un des participants assène un « Je ne sais pas ». Étrange et inhabituel, non ? Est-ce parce que nous n’avons pas l’habitude d’entendre l’autre « capituler » ou avouer son ignorance ? Quant à l’intéressé, il peut avoir la désagréable impression d’avoir été pris « la main dans le sac ». À moins qu’il n’ait, au contraire, le courage d’afficher plutôt son humilité…

Dire « Je ne sais pas »: une preuve de lucidité ?

Et si nous avions tout faux ? Une personne s’interrogeant ouvertement sur la marche à suivre fait preuve d’une plus grande lucidité que celle qui improvise une solution hasardeuse.

« Je ne sais pas » : pourquoi ne pas envisager ces quatre mots comme une invitation ? Prononcés a fortiori par un manageur, ils peuvent initier une belle dynamique de groupe. L’époque et le mythe du manageur omnipotent et « je-sais-tout » (du moins en apparence) ont vécu. Quelle que soit sa position hiérarchique, il est courageux et bienvenu de reconnaître ses faiblesses… pour les surmonter à plusieurs. Les temps changent et le management aussi, comme en témoigne le développement d’organisations plus « horizontales », ou du moins plus participatives, plébiscitées par les plus jeunes.

En entreprise, certaines expérimentations qui font des émules chez certains manageurs comme le « reverse mentoring », une forme de tutorat inversé où un senior peut apprendre d’un plus jeune. Bien sûr, les plus jeunes apprennent toujours de l’expérience des aînés. Cependant, l’échange est aujourd’hui à double sens. Certaines sociétés invitent même des jeunes collaborateurs à participer à des comités de direction parallèles pour proposer leurs propres solutions.

Oser prendre du recul

Au final, accepter que l’on ne sait pas tout, c’est oser prendre du recul plutôt que de se lancer dans une réponse immédiate et incertaine. C’est aussi oser approfondir ses connaissances.

Finalement, savoir dire « Je ne sais pas », n’est-ce pas oser s’affirmer ? Et, quelque part, déjà savoir l’essentiel ?

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