Faut-il dire à un recruteur que l’on a d’autres pistes ?

Publié le vendredi 15 avril 2022 à 14h46
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Il serait dommage de se faire piéger tant la question est attendue. En effet, il peut être valorisant pour un candidat, dans un entretien, de confirmer qu’il a peut-être d’autres pistes. Mais faut-il pour autant répondre « oui » tout de suite ? Tout dépend des scénarios possibles.

OUI… pour illustrer sa motivation

Si la question arrive, pourquoi se dérober ? « Si l’on a d’autres pistes et que l’on préfère le poste pour lequel on est reçu en particulier, il peut être très valorisant de révéler que l’on a d’autres pistes », analyse Agnès de la Bourdonnaye, autrice du guide Trouver du travail : toutes les règles de A à Z. Pour cette experte, c’est justement l’occasion de réitérer sa motivation. « On peut révéler que l’on aura potentiellement d’autres propositions et insister sur l’intérêt que l’on a pour ce poste en particulier avec une formule du genre : Je suis en short list dans tel endroit, mais je ne vous cache pas que je préfèrerais vous rejoindreou Je me retrouve mieux dans votre description de poste en rappelant les arguments qui vous plaisent. C’est aussi l’occasion de flatter le recruteur tout en montrant que l’on est très demandé. »

 NON… si on ne vous a rien demandé

Attention, cependant, de ne rien précipiter. Avoir d’autres pistes peut constituer un élément de négociation… à condition seulement que l’on vous ait posé la question. « Nul besoin de se dévoiler d’emblée, poursuit notre spécialiste. Il faut surtout attendre que le recruteur en parle. Si le candidat évoque de lui-même la question, il pourrait donner l’impression de faire pression. » Dire que l’on est convoité est valorisant. En parler d’emblée, c’est risquer de paraître arrogant…

OUI… pour ne pas se griller

Par modestie ou parce que l’on préfère ses autres pistes, il peut paraître tentant de se taire. Attention, danger ! Agnès de la Bourdonnaye assure que c’est un mauvais calcul : « Si le candidat ne dit rien, qu’il est finalement pris et qu’il part ailleurs, le recruteur peut avoir l’impression d’avoir été mené en bateau. » Les carrières sont longues, les expériences plus courtes, et il ne faut jamais oublier que l’on peut se recroiser. En outre, si l’on est déçu ailleurs, cette honnêteté peut permettre de postuler à nouveau plus facilement chez un employeur dont on aura décliné l’offre…

OUI… sans en dire trop

Cependant, même si notre experte recommande une certaine transparence, celle-ci doit rester relative. « Je recommande une certaine sincérité quand la question est posée, nuance-t-elle. Oui, il faut dire que l’on a d’autres pistes. Néanmoins, il faut aussi s’attendre à ce qu’on vous demande lesquelles et ne pas trop se dévoiler. » Le candidat pourra alors se retrancher derrière la discrétion exigée par d’autres recruteurs. Il peut aussi évoquer les types de poste, si les périmètres diffèrent, pour lesquels il reste en lice. À charge donc pour le candidat de préparer certains éléments de langage pour montrer son intérêt et ne pas décourager le recruteur.

NON… si on n’en a pas

Enfin, il reste des évidences qu’il vaut mieux rappeler. Encore faut-il avoir d’autres pistes pour se poser cette question. Agnès de la Bourdonnaye prévient certains candidats contre une ultime tentation. « Si l’on recommande de dire que l’on a d’autres pistes, il ne faut pas non plus mentir pour autant en espérant se valoriser. » Gare au bluff qui marche rarement ! Il est difficile de mentir car la plupart des recruteurs sont aguerris et sensibles au langage non verbal. Et si le candidat est pris, il sera tout de suite décrédibilisé…

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