Syndrome de l’imposteur : comment le combattre ?

Publié le vendredi 17 juin 2022 à 14h38
Syndrome de l’imposteur
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Ce complexe, répandu, peut avoir des conséquences néfastes sur l’épanouissement personnel et sur l’exécution de ses missions quotidiennes. Quelles stratégies mettre en œuvre pour  surmonter  le syndrome de l’imposteur ?

Le concept du syndrome de l’imposteur a été développé pour la première fois en 1978 par deux psychologues américaines, Pauline Rose Clance et Suzanne A. Imes. Ces dernières le définissent comme « la sensation désagréable de douter en permanence de ses capacités, de ne pas se sentir légitime dans son statut actuel, et de ne pas réussir à s’approprier ses succès ».

Cette remise en cause de sa propre valeur se matérialise par des pensées redondantes telles que « Je n’ai jamais eu les compétences pour ce poste, mon recrutement n’est dû qu’à la chance ou à une erreur », accompagnées par la crainte d’être « démasqué » par son employeur.

Les conséquences directes de ce syndrome sont un stress important, une difficulté à demander de l’aide, voire une paralysie dans l’exécution de certaines tâches de peur d’échouer, et donc de révéler au grand jour son illégitimité.

D’après une étude des Assises de la Parité publiée en 2021, 75% des femmes souffriraient de ce complexe, contre 50% des hommes.

Fort heureusement, un accompagnement et un travail sur soi peuvent permettre de sortir du cercle vicieux du syndrome de l’imposteur.

Syndrome de l’imposteur, cesser de courir après la perfection

Le syndrome de l’imposteur s’accompagne souvent d’une conviction : celle que le succès implique d’exceller en tout point, dans sa vie professionnelle comme personnelle. Dans cette course à laquelle nul ne gagne, il importe d’apprendre à valoriser ses échecs : et s’ils étaient avant tout une opportunité de progresser et de se perfectionner ?

Dans la sphère professionnelle, acceptez de ne pas être en pleine maîtrise de tous les aspects de votre poste. Rappelez-vous qu’une marge de progression existe toujours quels que soient l’âge et l’expérience, et que même les dirigeants les plus couronnés de succès doivent eux aussi parfois solliciter de l’aide et des compétences qu’ils ne possèdent pas pour faire grandir leur entreprise !

Solliciter des retours réguliers sur son travail

L’un des meilleurs moyens de légitimer un succès est de se raccrocher à des arguments factuels. Pour cela, n’hésitez pas à demander à vos supérieurs d’émettre un jugement objectif sur, par exemple, une mission que vous venez d’accomplir, en s’appuyant sur des faits.

Un compliment général ne suffira pas dans ce cas : l’idée, pour le manageur, est d’expliciter en quoi vous avez rempli ou surpassé les objectifs fixés, en nommant explicitement les qualités et savoir-faire mis en œuvre.

Pour mieux assimiler votre réussite après ce feedback, essayez de rédiger une note : décrivez d’abord la situation et le contexte du succès (promotion, projet réussi, félicitations de votre manageur), puis notez la raison qui vous vient naturellement à l’esprit pour le justifier. Enfin, écrivez la cause réelle de ce succès (quelles compétences/qualités avez-vous mises en œuvre ? Combien de temps avez-vous consacré à ce travail ?).

Cet exercice cristallisera à la fois votre réussite, ainsi que les faits concrets qui le légitiment. Bien souvent, cela permet de réaliser que le « facteur chance » et autres paramètres externes ne rentrent pas forcément en compte dans vos succès !

Oser le dialogue

 Le syndrome de l’imposteur relève avant tout d’une perception personnelle, déconnectée de la réalité. Lorsqu’une pensée dévalorisante vous traverse, tentez de prendre du recul et de vous demander : mon ressenti est-il dû à une interprétation de ma part ou bien à un fait objectif ? Cette habitude permet de déjouer les pensées automatiques du cerveau pour se raccrocher, une fois encore, aux faits.

Par ailleurs, la communication est essentielle pour ne pas s’enfermer dans ses ressentis. Il est courant d’interpréter un regard, une gestuelle, à partir desquels nous tirons une conclusion… parfois erronée. En cas de doute, osez initier une conversation avec vos collègues, vos supérieurs, et demandez-leur leur point de vue sur une situation vécue ensemble pour confronter vos ressentis.

Enfin, parler de ce syndrome autour de vous peut être bénéfique. Cela évite non seulement d’amplifier le problème en le gardant secret, et peut aussi vous permettre de trouver des soutiens autour de vous. En parallèle de vos proches, un psychologue ou un coach professionnel peuvent vous aider à rebâtir votre estime personnelle.

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